MAISONS – Février 2024
4 étapes clés pour adapter les principes de la permaculture à la vigne, l’exemple du Château Capet-Guillier
En avril 2021, les équipes du Château Capet-Guillier souhaitent réinvestir une parcelle de vigne en friche depuis bientôt 10 ans. En collaboration avec le service développement durable Groupe, ils se lancent dans le premier projet de permaculture d’AdVini. Un projet pilote, mené avec la volonté d’explorer et de tirer des leçons pour nos 26 autres propriétés. Retour sur les étapes et les choix clés qui ont donné naissance à la première parcelle de vigne AdVini menée entièrement en permaculture.
ÉTAPE n°1
Miser sur la diversité
La parcelle pilote se trouvant à Saint-Emilion, des cépages autochtones ont été privilégiés : Cabernet Franc, Cabernet Sauvignon, Merlot et Malbec . Quatre cépages répartis sur 1580 plants de vignes, de façon aléatoire.
Toujours dans une logique d’exploration et en quête d’enseignements, deux types de pieds ont été sélectionnés : des pieds greffés soudés et des porte-greffes nus, qui recevront leurs boutures greffables au printemps 2025.
Une maladie aura bien plus de difficultés à se propager dans une culture diversifiée qu’au sein d’une monoculture, tout simplement parce qu’elle devra réadapter continuellement sa stratégie d’attaque.
ÉTAPE n°2
Lutter naturellement contre les ravageurs
Au château Capet-Guillier, des paillis à base d’essences de thym, origan, romarin et sauge ont été mis en place à la place de certains rangs de vigne.
Ces essences sont connues pour leur pouvoir répulsif face aux ravageurs. Cette technique très efficace et commune dans le jardin ou le potager favorise un équilibre biologique en proposant une alternative aux pesticides chimiques et les intrants par des solutions naturelles et durables.
ÉTAPE n°3
Repenser l’espace pour favoriser le développement de la faune
Une attention particulière a été accordée à la création d’un environnement propice au développement de la faune auxiliaire. L’enjeux étant de refaire le lien entre la parcelle de permaculture et la forêt attenante.
Pour cela, la parcelle adopte une architecture de plantation en arc de cercle afin de suivre la courbe naturelle de la forêt et des allées d’arbustes (fruitiers, lauriers tin) ont été plantées pour créer des corridors entre les deux
écosystèmes, favorisant ainsi la circulation de la faune.
Les piquets de bois présents sur la parcelle, outre leur rôle de support pour les vignes, ont été aménagés pour offrir des abris aux insectes grâce à des cavités de tailles variées.
Les chauves-souris, quant à elles, ont des besoins spécifiques pour se repérer et chasser certains de nos ravageurs. Des arbustes plus hauts, situés tous les 30m ont été intégré, créant des points de repères leur permettant de se déplacer.
Enfin, la repousse naturelle des plantes et des fleurs indigènes, limitée dans le cadre d’une viticulture classique est ici encouragée. La parcelle devient dès lors un véritable garde-manger, nourrissant une multitude d’insectes, d’oiseaux et de chauves-souris.
ÉTAPE n°4
Limiter l’intervention humaine
L’intervention des équipes s’est limitée à un premier travail très superficiel du sol de la parcelle. L’objectif est de laisser la nature s’autoréguler autant que possible : enherbement permanent, pâturage de moutons ou encore fauchage en paillis, favorisent la fertilité du sol et préservent la biodiversité.
Le projet de permaculture du Château Capet-Guillier illustre de manière exemplaire la façon dont les principes de la permaculture peuvent être intégrés à la viticulture. En combinant innovation et respect de la nature, cette démarche pionnière ouvre la voie à la filière vinicole, offrant des perspectives prometteuses pour l’avenir et reflettant nos engagements pour l’environnement.